J’aime ce milieu libertin dans lequel on rencontre des personnes avec qui on a en commun le goût du plaisir, le sens du partage, la liberté, le respect. Des personnes pourtant que l’on n'aurait pour la plupart aucune chance de rencontrer dans la vie courante où les relations sociales se tissent à travers l'espace géographique clos, les branches professionnelles, les pratiques culturelles ou associatives... Cette petite communauté libertine réunit les personnes les plus diverses en termes de fortune ou d'univers culturel. Souvent, à part l'esprit du libertinage, on n'a aucun point commun avec ces personnes que l’on rencontre et avec lesquelles pourtant se crée une alchimie.

Il est très agréable de passer du temps à prendre et donner du plaisir, autant qu'à parler de nos pratiques et de nos valeurs, de la façon dont nous dissocions notre vie coquine de notre vie familiale et professionnelle, et bien sûr des espaces dans lesquels nous nous retrouvons. Des heures passées en préliminaires verbaux, debriefings, repositionnements, développements de nos fantasmes, réaffirmation des règles et de leur utilité… Des heures passées à discuter autour de ces thèmes récurents : ce qu’est le libertinage, ce que sont les vrais libertins, comment nous en sommes chacun arrivés là, comment chaque rencontre nous fait évoluer. Qu’on soit intelligent ou pas, cultivé ou pas, ces heures de réflexion et de conversation se déroulent toutes seules. Incontournables. Elles font partie de cet apprentissage permanent

On doit toujours pouvoir répondre à tout instant à la question « Qu’est-ce que je fais là ? » qui inclut « Pourquoi suis-je ici ? » et surtout « Quelles sont mes limites ? » et le caractère impérieux, permanent, lancinant de cette dernière question implique que les conversations reviennent inlassablement dessus, quel que soit le niveau d’éducation ou de culture des protagonistes.

Pas d’élitisme ni de prosélytisme. Être un vrai libertin implique d’avoir un mental particulier, plus un apprentissage qui peut être long. On ne se sent pas supérieurs à ceux qui n’ont pas développé cette "maturité". On ne souhaite pas les exclure et on les accompagne volontiers dans leurs premiers pas le cas échéant, mais on ne peut amener personne à avoir un recul de ce type sur la sexualité et les rapports humains. On sait que beaucoup ne peuvent pas intégrer les codes, même après une fréquentation longue et assidue du milieu. Il n’y a aucune envie de pousser qui que ce soit dans ce fonctionnement, surtout ceux qui n’y sont pas tentés. Même si on est tous convaincus que le monde irait mieux si chacun fonctionnait comme nous.

Ce n’est pas l’univers des bisounours. Mais c’est un univers dans lequel le viol n’existe pas. Le viol ne peut pas y exister et je ne connais pas d’autre espace où ce soit le cas.

 

Vendredi 3 août 2012 5 03 /08 /Août /2012 21:35

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