Les jours passés ont été très durs. J’éprouve un mélange de fatigue et d’envie de pur sexe, de pur anonymat.

Je me refais l’inconnu du hammam ? Encore plus anonyme.

Les glory holes ? C’est mon fantasme absolu. Côté actif bien sûr. Mettre mon sexe devant un trou à disposition d’hommes qui viendraient le lécher.

La première fois que j’en ai vus, je suis longuement restée à les regarder, fascinée, me représentant tout le plaisir que je pourrais y trouver. Mais leur configuration est faite pour l’anatomie masculine. Même si dans les deux saunas que je fréquente le plus, ils sont très larges, entre 20 et 30 cm de diamètre. Et culturellement, ils ne sont pas destinés aux femmes non plus. Je l’ai tenté avec Niko et un couple proche, mais je les connaissais, donc il fallait beaucoup d’imagination pour rattraper le fantasme. Et le scénario des inconnus sous la table et derrière le rideau que nous avons réalisé au réveillon en était proche, mais je connaissais également les complices qui y étaient cachés, même si du fait de leur nombre il était difficile de savoir qui était qui. Et puis nous étions aussi dans la convivialité, ce qui limitait le jeu.

Je vais le faire.

Je prends la direction du sauna et de ses trous magiques.

Sur la route, je suis très nerveuse. Je vais à la rencontre de l’inconnu comme jamais. Et j’y vais seule, sans complices pour m’accompagner dans cette nouveauté, ce qui est finalement assez rare. Fatiguée, stressée, excitée, j’arrive déjà au sauna au bord de l’explosion.

L’établissement comporte des petites cabines pour ceux qui souhaitent s’offrir aux caresses manuelles et buccales. J’ai remarqué que leur taille et les pratiques en cette matière font qu’une seule personne à la fois y rentre, même si elles comportent plusieurs trous. Je pense que personne ne tentera de m’y rejoindre et que ceux que ma présence attirera comprendront que le jeu est pour eux de l’autre côté de la cloison.

Derrière la paroi percée, une pièce un peu plus grande, complètement obscure, pour ceux qui souhaitent prodiguer des caresses.

Je laisse mon paréo à l’entrée de la cabine, sur le sol, pour faire comprendre aux personnes qui passeront devant qu’une femme y est. Il n’y a pas de code dans ce domaine, alors j’improvise.

Je me tiens à faible distance d’un des trous. J’entends déjà des chuchotements. J’imagine la surprise de ces hommes et leur excitation. Un sexe de femme, là, devant leurs yeux, dans des circonstances aussi imprévues. Juste un sexe. Trempé. Je n’ai aucun doute sur leur désir potentiel.

Ces hommes que je devine ne sont sans doute pas tous à mon goût physiquement mais je me concentre pour évacuer cette pensée et ne me représenter que leur désir et le contact qu’ils appellent.

Je m’approche lentement. Ils pourraient me toucher en passant la main, mais il me semble avoir compris que ceux qui sont de ce côté-là de la cloison n'ont pas le droit de la franchir. Une main visible, c’est déjà presque une personne, ce n’est plus de l’inconnu. Ils attendent que le contact soit possible à travers le trou.

Je me masturbe légèrement, pour leur montrer ce que je souhaite. Je ne veux pas de pénétration. Et je m’approche encore en fermant les yeux. Immédiatement, une bouche, ouverte, qui me happe, dévore mon clito. Je me recule un peu, je voudrais qu’elle soit un peu moins entreprenante pour commencer. Je m’avance à nouveau. Et je crois que c’est une autre bouche cette fois. Le trou est très large et je peux discerner leurs lèvres mais l’obscurité m’empêche de les identifier. Et puis je ne dois pas penser à cela. Je dois juste me laisser aller. Je me colle au trou pour leur rendre l’action plus confortable. Niko m’avait dit que c’était assez pénible sinon. Et je ne les vois plus du tout. Cette bouche entoure tout mon sexe dans de lents mouvements de succion. Elle bouge, juste ce qu’il faut pour que mon corps en réclame davantage. Je caresse la pointe de mes seins. J’entends de nouveau des chuchotements. Peut-être que je vais changer de partenaire ? Non. Il continue, se fait de plus en plus pressant.

Je m’écarte à nouveau, pour bien montrer à tous ces hommes mon sexe luisant, les devinant fous de désir, certainement en train de se masturber en me regardant. Je veux qu’ils en profitent tous.

Et je me recolle au trou, comme pour passer à travers. Une bouche vient s’y reposer et cette fois aspire mon clito, le suce régulièrement. Je continue à caresser mes seins. Je me cambre autant qu’il est possible pour demeurer au plus près de cette bouche. J’accompagne le cuni de petits mouvements de reins. Je voudrais savourer encore longuement la réalisation de ce fantasme que j’ai tant attendue. Mais l’excitation est telle que je me laisse aller. Et je jouis en violentes saccades qui m’écartent de la cloison.

J’entends des gémissements de l’autre côté et je comprends que de nombreux hommes ont su profiter de cette séance particulière à leur façon. Je reste un moment dans cette cabine, à planer, dans un coin, pour qu’ils ne me voient ni ne me sollicitent plus.

Et je sors. J’en vois sortir de la cabine d’à côté. Ils viennent vers moi mais je les remercie en souriant. J’ai besoin d’un rafraichissement et je vais au bar.

 

Question de vocabulaire : en espagnol, le "glory hole" s'appelle... el "pasillo francès"!

 

   

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Mercredi 11 mai 2011 3 11 /05 /Mai /2011 12:51

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