Il me semble qu'il est assez fréquent et compréhensible  d'être "submergé d'amour" pour une femme rencontrée dans le milieu libertin, ce sentiment recouvrant à la fois le plaisir, la sensualité, l'affection souvent, l'émotion de la découverte de quelque chose de si simple, donnant l'impression d'avoir basculé dans un univers à part et paradisiaque. Les mots reçus par certains hommes dans ce moment d'euphorie sont très agréables à entendre.

Et c'est d'ailleurs ce qui est le plus difficile à gérer pour une femme: se laisser porter par cette "vague" qu'elle a suscitée, sans se laisser emporter, au risque du naufrage. Etre à l'écoute de son partenaire, toujours à l'écoute, mais en relativisant, notamment avec d'autres partenaires. Ne pas lui fermer toutes les portes au risque de passer à côté d'une belle histoire, mais ne pas s'engouffrer dans celle qu'il lui ouvre. C'est souvent d'autant plus difficile que par définition, une libertine seule est à la fois une femme seule, donc a priori disponible, et une libertine, donc quelqu'un qui privilégie le sexe au détriment d'une relation sentimentale. Donc il faut que le partenaire lui-même arrive à évaluer ses envies. Est-ce que cette libertine seule serait aussi attrayante en bonne épouse? Je n'ai pas de réponse parce que la seule fois où les choses ont évolué sérieusement, je n'ai pas su m'adapter à ce bonheur et j'y ai mis fin. Je le regrette encore.

Je crois que, lorsqu'on sent qu'une relation évolue vers plus d'intensité, le mieux pour éviter les "chimères" est de rester dans ce temps où se conjuguent les rencontres libertines, celui du présent, et de ne pas se projeter, de ne pas s'orienter vers le fait de "s'engager", dans un premier temps en tous cas, en attendant que les "hormones" se stabilisent effectivement.