R m’a proposé une séance de domination féminine lors d’un éventuel séjour.

 

Il a envie de soumission, d'uro, de pénétration... Envie que je le domine de différentes façons. Il sait que je ne suis pas experte de ce genre de jeux que nous avons néanmoins déjà pratiqués, mais il me le propose encore et cette confiance associée aux descriptions brûlantes de ses désirs font surgir du fond de mon imaginaire des idées de scénarios - et de mon esprit, bien des réflexions...

 

Domination masculine et lâcher prise

 

A travers les jeux où c’est lui qui me domine, j’ai réussi à comprendre que ce qui me plaît dans la soumission, c’est cette impression de total lâcher prise, ne plus penser, ne plus avoir une seule parcelle de contrôle sur moi, à l’opposé des contraintes de la vie sociale. Aucun repère, aucun tabou. Tout est débranché. Pour laisser place à un monde dans lequel chaque élément rappelle l’absence de contrôle sur mon corps : les entraves, la privation sensorielle… C’est encore plus net lorsqu’il n’y a aucun contact physique entre nous et qu’il me dirige à distance par téléphone ou internet.

 

J’ai aussi réalisé que dans ce jeu l’accent porté à la domination masculine était pour moi secondaire. Cela m’a surprise au début, parce que je suis une femme qui n’a jamais accepté la domination masculine basique dans le fonctionnement social et j’ai pris diverses positions pour m’y opposer. Donc il aurait pu paraître logique que je passe par un « travail » sur les genres dans mon approche de la soumission. Mais finalement, ni la dimension masculine de la domination ni la pénétration ne sont essentielles dans mes plaisirs de soumise, ce qui m’a amenée à tant apprécier cette expérience de soumission totale à une femme avec V. Mais la masculinité de la domination et la pénétration ne me gênent pas non plus ; elles font partie du jeu.

 

Dans ce contexte, les insultes que je peux recevoir sont autant d’accessoires qui sectionnent mes repères et me coupent du monde. Dans cette parenthèse de quelques heures, m’entendre traiter de « pute » ou de « salope » me permet d’éprouver délicieusement que plus rien ne me rattache à cette logique d’interdits visant la condition des femmes dans la société et qu’elles intègrent soit en s’y pliant soit en s’y opposant. Je suis bien consciente que ce que j’écris peut paraître étrange. Utiliser les mots même de l’oppression sexuelle pour s’en libérer. Plus que s’en libérer. Arriver à en faire totalement abstraction, être dans un univers où je ne suis plus soumise à aucun tabou ni aucune liberté. Un pur flottement. Du pur sexe.

 

Cela n’est possible que parce que la confiance envers mon partenaire est totale. Dans ces conditions, c’est lui qui fait tout le travail de contrôle, et moi j’ai « juste » à me lâcher. C’est tellement confortable et agréable.

 

En position de dominatrice, c’est bien sûr l’inverse. Je dois tout contrôler, tout le temps, ses mouvements, son excitation, pour qu’il sente constamment que sa condition est d’être ma chose.

 

Domination féminine et homme objet

 

En tant que dominatrice, j’ai également réalisé que ce que j’appréciais, c’était de le placer en état de désir extrême comme je l’avais par exemple raconté dans le récit « Talons aiguille et pluie dorée » .

 

Mais justement, j’ai dérapé. lol. Parce qu’à un moment – et finalement assez rapidement - j’ai eu envie de profiter physiquement de ce désir que j’avais provoqué. Mais une dominatrice ne doit pas se laisser aller.

 

Je me souviens très bien de cette séance où il était allongé et moi au dessus le lui. Je n’arrivais pas à m’empêcher de m’agenouiller pour m’empaler sur lui. Il a soulevé la tête et m’a regardée d’un air navré en me disant « Tu n’as pas le mental. » avant de se relever. C’était aussi drôle que désolant.

 

Depuis j’ai pas mal évolué, je sais mieux contrôler, différer, faire abstraction…

 

Nous allons donc voir si cela se concrétise sur le terrain.

 

Quand le soumis domine la dominatrice

 

Et oui, parce que c’est lui qui m’amène dans ces jeux, nous sommes exactement dans cette situation où un homme ayant envie d’être soumis amène une femme à être dominatrice. Le soumis est en fait éducateur de la dominatrice.

 

C’est un classique de la littérature érotique et l’on en apprendra beaucoup en suivant ce lien.

 

Cela se comprend très bien dans un contexte social où la femme est tenue en situation de constante subordination par rapport aux acteurs que sont les hommes et en situation d’objet de récit par rapport aux auteurs exclusivement masculins.

 

Mais de nos jours et dans notre société, l'émancipation de la femme permet une totale maîtrise féminine de ce genre de jeux, comme en témoigne le très riche site suprématie féminine.

 

 

 

Vocabulaire de la domination féminine et inversion des genres

 

Par delà toutes ces questions générales à travers lesquelles j’essayais de me situer en tant que dominatrice novice, je me suis heurtée à une question de vocabulaire.

 

R m’a dit qu’il avait envie de mots crus, d’insultes. Lorsque nous l’avions fait précédemment, il n’y avait eu aucune parole. Mais là, quel vocabulaire utiliser pour m’adresser à lui ?

 

Je me suis documentée, j’ai demandé à des hétéros, à des gays, et toujours la même réponse : le même vocabulaire que pour les femmes. Ce type de jeux s’accompagne donc typiquement de l’inversion des rôles.

 

J’ai découvert un article très intéressant sur l’intérêt que peut présenter la domination féminine sous l’angle de l’inversion des rôles. Et cela m’a permis de me conforter mon impression que cette inversion ne me parle pas vraiment. Conforter, parce que j’avais déjà expérimenté ce genre de jeux avec un complice très proche, comme les photos l’illustrent.

 

Pour ce qui est du vocabulaire, donc, je sèche encore.

 

 

 

 

 

 

 

Mardi 14 septembre 2010 2 14 /09 /Sep /2010 22:26

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Commentaires

bonjour,

votre lette est vraiment bien et conduit de la même a une aventure a des plaisirs inavoués pour beaucoup d'homme, etre soumis par une femme. rien n'avoir avec de la perversité non rien de tout cela juste l'envie de se lacher a son tour des contraintes du quotidien, celle ou l'homme doit tout gerer entrent " " car pourquoi doit absolument etre toujours au dessus, se retrouver soumis sans etre sm non juste quelque heures faire se que l'on a envie et ne penser a rien d'autre que ce que l'on vous demande etre pris et soumis par une femme sans taboo sans arriere pensée non juste prendre du plaisir et ne plus faire qu'une avec elle. genial 

commentaire n° :1 posté par : scarpeta le: 15/09/2010 à 09h57

Merci. Je suis ravie de voir que ce texte vous a interpellés...

réponse de : Gourmande le: 15/09/2010 à 13h00

Bonjour Gourmande!!

Ca y est, la Gourmande que j'aime est de retour!!!! Que j'aime tes analyses, tes articles construits, documentés, empreints de recherche intellectuelle!!!! Une vraie tête chercheuse, assortie d'un corps qui expérimente.... BRAVO!!!!

Je me demande comment tu fais pour atteindre le lâcher prise, justement, en situation de soumission.... Comment fais-tu pour mettre ton cerveau en mode "off"???

Bises, Soleya


commentaire n° :2 posté par : Soleya le: 19/09/2010 à 10h09

Bonjour Soleya,

Merci pour tes commentaires toujours très encourageants.

En fait, j'ai découvert cette notion de de lâcher prise progressivement au fil d'expériences libertines réussies qui m'ont permis de prendre confiance en moi-même et surtout en des partenaires auxquels je sentais que je pouvais me livrer pour qu'ils me contrôlent plus - et oui, plus, délicieusement plus - que mon propre cerveau. Et puis me conditionner pour n'être plus qu'un objet entre leurs mains.

Je t'embrasse 

réponse de : Gourmande le: 19/09/2010 à 13h28

Le soummis ou la soumise, dominé(e) par une femme ou un homme (ou même un couple, un groupe), bénéficira de toute une attention sexuelle stimulante de son dominé qui, très souvent, ne tire qu'un plaisir plsychique de la situation. Le ou la soumise ne sont donc peut-être pas autant dominés que cela... Bien au contraire :)

Il peut-être très bon et très enrichissant d'alterner des rôles déjà établis. Ce qui compte, c'est que les deux partis puissent en tirer une excitation inhabituelle et créatrice, excitation qui sera surtout mentale pour le dominant (surtout pour les femmes qui viennent à dominer)

commentaire n° :3 posté par : Titouan le: 10/11/2013 à 10h05

Et oui...

réponse de : Flo le: 18/11/2013 à 09h41

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